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Marin de Viry toujours aussi drôle et cruel


Lecteur assidu de Marin de Viry depuis « Le matin des abrutis », j’ai récemment déjeuné avec lui sans avoir eu le temps de lire « La montée des périls », son dernier roman. Je me suis rattrapé depuis et me suis, une fois encore, amusé. À la page 184, dans une sorte de caméo littéraire, Marin de Viry fait apparaitre un certain Marius de Vizy dont les écrits parlent « des névroses du milieu intellectuel parisien du XXIe siècle, cette bande d’irresponsables que nous connaissons par cœur ». Tout est dit. On déroule sans effort un enchainement cadencé d’intrigues obsessionnellement hétérosexuelles, comme il le précise dans un clin d’œil à Frédéric Beigbeder et ses « Confessions d’un hétérosexuel légèrement dépassé », défiant sans le dire les injonctions de l’époque MeToo. Les mondes de la com, des lettres et de la politique fusionnent allègrement pour faire et défaire leurs créatures. MdV est cruel, son écriture tranchante comme la lame d’une guillotine : « Faire de la voile, c’était peut-être une activité inutile pour se rappeler que tout est vain. » De même, travailler pour une agence de com ou préparer une candidate à une candidature à la mairie de Paris. MdV emporte le lecteur dans les arcanes existentielles de névrosés du paraître sortis tout droit d’un Saint Germain des Prés qui semble éternel. Depuis « Tous touristes », je sais que cet homme est non seulement un interlocuteur puissamment drôle mais aussi utile pour la compréhension de ce qui nous arrive. Avide de destinations lointaines, je relis parfois ses pages bien senties sur le pourquoi du voyage et me convaincs - sans trop d’illusion car ce serait prétentieux - que mon voyage à moi n’est pas tourisme : « Pourquoi part-on ?… Parce que la contrainte sociale agit. On y va comme on cède à la pression. …J’ai été frappé, en écoutant les stratèges de grandes sociétés de tourisme, par l’importance qu’ils accordent à la pression sociale en tant que déclencheur de la nécessité de faire du tourisme. » Échapper à la contrainte sociale, ce pourrait être la devise de Marin de Viry.

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