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Une Comédie Française


En 1837, le jeune dramaturge allemand Georg Büchner meurt du typhus. Il n’a que vingt-trois ans. Ce n’est que soixante-cinq ans plus tard, en 1902, que sa pièce, « La mort de Danton », est donnée pour la première fois en Allemagne. Et il faudra attendre 2002, encore cent ans plus tard, pour qu’elle entre dans le répertoire de la Comédie Française ! Mise en scène cette année par Simon Delétang, elle véhicule une passion révolutionnaire d’un modernisme confondant, servie en cela par deux protagonistes inspirés, Danton, joué par Loïc Corbery, bel et grand jouisseur dont le port et les mœurs contrastent avec ceux de Robespierre, joué par Clément Hervieu-Léger, portant costume en queue de pie, perruqué et poudré : lui semble de cristal, sera d’ailleurs brisé (décapité) quelques mois à peine après Danton mais ce dénouement ne fait pas partie du spectacle. L’émotion de Robespierre affleure, il faut faire passer le fer, sa voix se perd dans des tessitures intenables. On parle fort, on crie, on hurle, dans « La mort de Danton », c’est une question de vie ou de mort pour chacun et pour la France. Combien de personnes dans la salle se sont-elles demandé comme moi qui seraient les Danton et Robespierre des nuits parisiennes de mars 2023, les sacs poubelles enflammés des grands boulevards, le peuple qui hurle à la décapitation du Roi EM ?

A la Comédie Française jusqu’au 4 juin 2023

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