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Billets du hasard - Post 8/12 : Jour J+26, le Doctor polyglotte


Depuis notre arrivée à Mahale, longs moments de méditation au bord du lac Tanganyika désiré depuis des années. Après deux-cents kilomètres de moto, c’est encore au bord de ce lac, le plus long du monde, que nous séjournons, à Kigoma en Tanzanie puis, après deux autres périples, à Mugotora et Bujumbura au Burundi. Pour qui recherche l’émotion muséale, cette région n’est pas la plus riche. À Ujiji, le petit musée du Docteur Livingstone est donc un incontournable. On s’y incline devant la réplique en papier mâché à l’échelle un de deux protagonistes de la conquête africaine faisant connaissance en 1871 après moultes péripéties, l’Américain de trente ans Henry Morton Stanley et le vieil Anglais de soixante-cinq ans, David Livingston, porté disparu depuis cinq ans. Stanley aurait donné dans une formule un brin cavalière : « Doctor Livingstone, I presume? », ce à quoi Livingstone aurait répondu : « Yes, that is my name ». Touchante de naïveté, une série de peintures à la gouache illustre les faits d’armes de Livingston, profondément humain et amoureux de l’Afrique, ce qui ne fut aucunement le cas de Stanley. Je retiens celle représentant le Doctor actionnant une imposante scie à bois pour libérer des esclaves de leurs entraves. Renvoyant chrétiens, musulmans et animistes africains à leurs responsabilités esclavagistes, des panneaux explicatifs donnent d’étranges gages au commerce humain : « Positive impacts of ivory and slave trade include the architectural heritage found among cities, towns and centres on the slave routes which are now important tourists attractions »…Le tourisme, toujours lui, justifie donc l’esclavagisme ?, une révision de cette planche à l’heure du wokisme interplanétaire s’imposera un jour ou l’autre. Livingston maitrisait plusieurs langues africaines et aurait sans doute fait un brillant élève des langues O’. De mon côté, après plusieurs semaines de voyage, l’Afrique continue de m’intimider : je ne parle toujours pas un mot de swahili. Si, un, appris dans le RER avant de partir : « Merci ! », « Shukrani ! », facile, presque de l’arabe.


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