Chéri Samba, chéri d’amour
Exposition « Chéri Samba, dans la collection Jean Pigozzi » au Musée Maillol jusqu’au 7 avril 2024, à ne pas manquer ! Je ne connaissais pas cet artiste de la République Démocratique du Congo, ai vu dans ses grandes toiles agrémentées de textes truculents une profonde originalité. Si l’on cherche à tout prix les influences, on pensera à Frida Kahlo (les hommes moustachus comme des femmes !), Magritte (les ciels bleus) ou Dali (les corps flasques qui coulent). Dans des vidéos d’archives, Chéri Samba narre son ascension de simple artiste de rue congolais à star internationale. Il s’exprime avec force et ironie sur l’ordre du monde, exemple, l’élection de Barak Obama le Kenyan ou le désastre du 11 Septembre 2001, avec ce dialogue entre victimes au pied des tours jumelles : « Quand la diplomatie est bafouée, les innocents meurent. Je suis ici à cause du terrorisme. - Moi c’est à cause de représailles. - Nous ne sommes pas des morts. Nous sommes l’image vivante de la diplomatie bafouée. L’avenir en jugera. » Des commentaires de l’artiste ont échappé - ouf - à la critique wokiste, par exemple : « Le deuxième bureau, c’est la maîtresse. Un homme qui veut se respecter, s’il est déjà marié, il doit toujours penser à un deuxième bureau. C’est très important, surtout pendant les temps difficiles. » La notice accompagnant le tableau « Le lavement » offre une traduction du français phonétique et mâtiné de dialecte africain en (bon) français et en anglais, mais ne lève pas les interrogations sur ce lavement de la croupe maternelle par le père devant les enfants ébahis : « Il ne faut rien cacher à son père ou à sa mère, même une maladie soi-disant honteuse : tout enfant, petit ou grand, reste à jamais le bébé de ses parents. En cas de force majeure, le père ou la mère finit toujours par soigner son enfant. » Tu es mon chéri d’amour, Chéri Samba !
