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Insupportable jalousie : le cri d’Edvard Munch

Ce que disait la peinture de Munch au jeune homme de vingt-trois ans (moi) transporté en train à travers les nuits blanches dans la capitale de la Norvège : jalousie, peur du cadavre de l’autre, besoin de lumière au fond des fjords, visage émacié, pas de lèvres, une bouche en cul de poule, celle du ciel organisant la succion des humains, l’orage, les nuages rouges, le cri. Ce week-end, un ami m’apprend l’existence d’Edvard Munch, la danse de la vie, film de Peter Watkins de 1974, nous le visionnons, nous échauffant avant les retrouvailles avec les œuvres au Musée d’Orsay

: Edvard Munch, un poème de vie, d’amour et de mort. Là, nous piétinons devant toiles et dessins, scrutés par une foule dense, quelques Russes, beaucoup d’Italiens, nul ne parle norvégien. Dans le film, le rejet de son œuvre par la critique et l’establishment est obsessionnel. En 2022, je prête l’oreille au bruit de la meute, les commentaires vont bon train, de l’intérêt courtois à l’extase, on parle des couleurs, de la lumière, l’émotion est facile devant l’Autoportrait après la grippe espagnole, daté de 1919, qui ramène à notre monde d’après le coronavirus. Munch a largement survécu à la pandémie, comme il avait survécu à une dépression l’ayant conduit en hôpital psychiatrique. Alors, pourquoi le film s’arrête-t-il à l’âge de quarante-cinq ans ?, le bonhomme a pourtant vécu jusqu’à quatre-vingt ans. Un autoportrait réalisé un an avant sa mort le montre avec un visage semblant sorti de son tableau Près du lit de la mort : pourtant disparue depuis longtemps, sa mère y figure au chevet de sa sœur, telle une revenante, visage d’outre-tombe, yeux enfoncés dans le blanc des orbites. Le dimanche soir, j’ai le cœur lourd, me remémore l’Autoportrait en enfer, me dit que Munch a effectivement vécu cela, l’enfer, celui de la jalousie, l’observation des femmes qui lui étaient infidèles déambulant aux bras de leurs bourgeois de maris ou d’amants sur l’avenue Karl Johan de Kristiana (Oslo). Malgré toutes les créatures ayant traversé sa vie et nourri sa folie, sa semence n’a résulté dans aucune descendance, je m’en assure, incrédule, en consultant Wikipédia.

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